Sommaire
- Introduction
- Sources
- Première partie
- Guy Chabot, un gouverneur modèle du XVIᵉ siècle ?
- Chapitre premier
- L’ascension d’un lignage dans le sillage des Valois d’Angoulême
- Chapitre II
- Une correspondance nobiliaire et politique entre renaissance et guerres civiles
- Chapitre III
- Honneur de dieu et service du roi : les enjeux d’un gouvernement local sous Charles IX
- Chapitre IV
- Forces et limites de la noblesse seconde : Guy Chabot, gouverneur de La Rochelle, face à la révolte de 1568
- Conclusion
- Deuxième partie
- La correspondance de Guy Chabot de Jarnac (1559-1572) : édition critique
- Pièces justificatives
- Annexes
Introduction
Guy Chabot, baron de Jarnac (1508-1584), hérita de la faveur des Valois dont bénéficia avec éclat son oncle, Philippe de Brion, sous le règne de François Ier. Ce soldat et courtisan est demeuré célèbre pour avoir donné son nom au « coup de Jarnac », qui lui permit en 1547 de terrasser, sous les yeux de toute la cour de Henri II, le champion du jeune roi. Cet exploit et les jugements moraux qu’il occasionna éclipsèrent toutefois le rôle politique joué par Guy Chabot comme gouverneur de La Rochelle, fonction qu’il occupa de 1559 à 1572. Oublié par une historiographie qui ne vit en lui que le héros d’un épisode anecdotique, il souffrit en outre de la désaffection manifeste des historiens pour cette période charnière que constituent les règnes de François II puis de Charles IX, fâcheusement situés entre la lumineuse Renaissance et le chaos des premières guerres de Religion. Or, la redécouverte de la correspondance du baron de Jarnac permet aujourd’hui de remettre en question ce manque d’intérêt et d’éclairer le positionnement, à la fois politique, social et religieux de ce personnage. En quoi celui-ci représente-t-il, en effet, le modèle d’un gouverneur du xvie siècle ? Dans la continuité de quel parcours familial sa carrière personnelle venait-elle s’insérer ? Quels étaient les enjeux représentés à la fois par l’écriture épistolaire et par le gouvernement de La Rochelle et de l’Aunis, dont le rôle serait si déterminant pour la suite des conflits civils ? Comment ce corpus met-il en lumière le basculement de la fière cité maritime dans le camp protestant ? Ce travail a pour but de répondre à ces questions et de livrer une édition in extenso des quelque 350 lettres échangées par le gouverneur entre 1559 et 1572.
Sources
Cette étude se fonde au premier chef sur les archives Chabot de Jarnac, ensemble autrefois cohérent composé de quatre volumes manuscrits reliés au xviie siècle et conservé par les descendants du baron de Jarnac. Dispersé à la suite d’une vente aux enchères, le corpus se trouve aujourd’hui éclaté entre la bibliothèque privée des ducs de Rohan-Chabot, à Josselin, et les institutions publiques ayant acquis les missives passées en vente, en particulier la Bibliothèque municipale de La Rochelle.
Nombre de lettres et autres documents complémentaires figurent par ailleurs à la Bibliothèque nationale de France. Quelques pièces, plus isolées, ont été glanées dans les fonds de la Bibliothèque nationale de Russie, à Saint-Pétersbourg, dans les collections de plusieurs institutions genevoises, parmi les recueils de manuscrits de la Bibliothèque de l’Institut et du musée Condé, à Chantilly, ou encore aux Archives départementales de Charente-Maritime et municipales de La Rochelle. Enfin, il paraissait essentiel de consulter les catalogues de vente, examinés avec minutie pour y retrouver la trace de la correspondance de Guy Chabot. Tous ces documents ont permis de combler la destruction des registres municipaux de La Rochelle, conséquence des sièges subis par la ville jusqu’à sa mise au pas par les armées de Louis XIII, en 1628.
Première partie
Guy Chabot, un gouverneur modèle du XVIᵉ siècle ?
Chapitre premier
L’ascension d’un lignage dans le sillage des Valois d’Angoulême
Guy Chabot se signale d’abord comme étant l’héritier d’un lignage de la noblesse seconde au destin caractéristique.
Assise foncière et service du prince. Aux origines d’un lignage charentais. — La prospérité des Chabot de Jarnac (branche cadette d’une famille originaire de l’Angoumois) se fonde sur une solide assise seigneuriale, judicieusement confortée par la conclusion de riches alliances matrimoniales qui leur permet d’asseoir leur influence sur la noblesse des environs. L’ascension progressive, réalisée par la lignée au cours du xve siècle, s’appuie quant à elle sur une indéfectible fidélité à la Couronne durant la guerre de Cent Ans, ensuite alliée à un profond attachement à la cause des Valois d’Angoulême.
La fortune de la génération François Ier. — Cette double allégeance au roi et au prince prend une dimension inédite à la faveur de l’accession au trône de François d’Angoulême, en 1515, qui ouvre soudainement les plus hautes sphères du pouvoir à Charles Chabot, père de Guy, et à son frère Philippe, tout en leur permettant de focaliser leur fidélité sur la dynastie régnante. Ces deux personnages, de compagnons d’enfance du prince, deviennent logiquement les favoris du monarque et profitent du renouveau politique de son règne. Si la carrière de Charles constitue l’exemple canonique d’un parcours mené exclusivement en province au service de la Couronne, celle de Philippe, autrement plus connu sous le nom d’amiral Chabot, révèle les forces et les faiblesses d’une position forgée avant tout par la faveur toute-puissante du souverain.
Illustre bretteur, obscur gouverneur : Guy Chabot, un héritier de la faveur. — Introduit dès son plus jeune âge à la cour, Guy Chabot se tourne avec résolution vers la carrière des armes et reçoit une formation politique et militaire à l’école de son oncle, au point d’être considéré par ses contemporains comme le représentant du groupe d’influence formé par l’amiral et la favorite du roi, Anne de Pisseleu. Son union avec Louise de Pisseleu, demi-sœur de cette dernière, renforce ce sentiment. En dépit de l’hostilité manifeste que lui témoigne à son avènement le jeune Henri II et dont le célèbre duel de 1547 demeure le signe le plus éloquent, le baron de Jarnac poursuit son parcours guerrier au service de la monarchie jusqu’à la conclusion de la paix en 1559, qui marque son retrait des champs de bataille. Il hérite la même année des charges provinciales détenues par son père et se consacre dès lors à la plus importante d’entre elles : celle de gouverneur de La Rochelle et de l’Aunis. L’enjeu, pour cet héritier de la faveur royale, devient alors rapidement de réussir son insertion dans le champ des guerres civiles.
Chapitre II
Une correspondance nobiliaire et politique entre renaissance et guerres civiles
La correspondance entretenue par Guy Chabot durant ses treize années de gouvernement à La Rochelle est indispensable pour cerner l’action du représentant de la royauté.
Une source inédite à reconstituer. — L’histoire de cette source, conservée en l’état par les descendants du baron de Jarnac, rend pleinement compte de la destinée mouvementée connue par les fonds privés, de l’époque moderne jusqu’à nos jours. Elle explique l’éclatement actuel du corpus, qu’un minutieux travail d’enquête permet toutefois de rassembler et de reconstituer, à la fois dans sa dimension passive (c’est-à-dire la correspondance reçue par le gouverneur de La Rochelle) et active (c’est-à-dire envoyée par ses soins). Malgré ses lacunes, cet ensemble peut alors être analysé d’un point de vue quantitatif mais également observé, année après année, à l’aune des événements contemporains.
Réseaux et correspondants d’un gouverneur de province au xvie siècle. — D’autre part, les quelque 350 lettres du baron de Jarnac mettent au jour l’existence d’un réseau de correspondants et d’interlocuteurs typique du xvie siècle et, plus encore, d’un membre de la noblesse seconde situé à mi-chemin entre le cœur de l’État royal et les pouvoirs régionaux, qu’il s’agisse des collaborateurs du gouverneur ou des autorités locales, mais aussi des nobles des environs et des communautés religieuses. Une telle position d’intermédiaire illustre le rôle dévolu à ce groupe social par la monarchie, soucieuse de disposer de relais efficaces de son autorité dans les divers territoires du royaume.
La lettre, un objet social et politique. — Enfin, à la lumière de cette correspondance, c’est tout le poids de l’écrit comme objet social et politique qui se manifeste. Moyen de communication sans pareil quoique tributaire de nombreuses contraintes matérielles rendant son efficacité imparfaite, la lettre remplit de multiples fonctions qui dépassent la construction de l’information, dans laquelle elle joue un rôle essentiel. Elle se trouve notamment impliquée dans le système de don et de contre-don à l’œuvre au sein d’une noblesse cimentée par le partage de valeurs communes et dans lequel souhaite s’inscrire Guy Chabot. Elle offre encore à ce dernier un espace de parole propice à la projection de son image politique comme vieux serviteur désintéressé de la Couronne, à l’indéfectible loyauté.
Chapitre III
Honneur de dieu et service du roi : les enjeux d’un gouvernement local sous Charles IX
La correspondance de Guy Chabot donne à embrasser d’un même regard la multiplicité des tâches qui incombent à un gouverneur du xvie siècle en tant qu’alter ego du monarque dans la province confiée à son autorité.
Dialoguer et ordonner. Les affaires de la cité au cœur des préoccupations du gouverneur. — La situation côtière de l’Aunis en fait un enjeu militaire et commercial stratégique. Dès lors, le gouverneur a tout d’abord à assurer la sécurité de cette zone frontalière, afin de prévenir toute offensive éventuelle et de veiller à la quiétude des échanges. Par ailleurs, il lui revient de collaborer avec les différentes juridictions de son ressort, en particulier avec l’amirauté, chargée de juger les affaires maritimes. L’étude d’un cas spécifique, celui du ravitaillement de la flotte de guerre armée par le Grand prieur (assuré en septembre 1560), permet de prendre connaissance de tous les leviers d’action mis à la disposition de Guy Chabot pour faire face à cette situation exceptionnelle, mais aussi de constater les faiblesses intrinsèques de sa position. Enfin, à La Rochelle, le principal interlocuteur du baron de Jarnac est sans conteste la municipalité, avec laquelle il entretient des rapports complexes : arbitre des conflits internes à la cité et avocat de celle-ci auprès de la Couronne, Guy Chabot incarne aussi la souveraineté royale face à un corps de ville jaloux de ses privilèges médiévaux.
Exercer le pouvoir au nom du roi : aspects pratiques et financiers d’une dignité. — La correspondance fournit un éclairage lumineux sur les modalités pratiques de l’exercice du pouvoir par le représentant de la monarchie. La gestion des affaires rochelaises nécessite une présence physique qui implique de réfléchir à la question du logement dévolu à Guy Chabot, dont les terres sont fortement éloignées. Pourtant, le baron de Jarnac doit souvent s’absenter et, par conséquent, confier la sécurité de la ville et les échanges avec la municipalité à des hommes de confiance chargés de prendre en son nom les décisions nécessaires. D’autre part, il convient de s’interroger sur la rétribution du gouverneur et sur les ressources financières qui sont les siennes pour mener sa politique à bien. Son autonomie, de ce point de vue, s’avère fortement réduite, car si Guy Chabot dispose d’un crédit social bien réel sur lequel il peut s’appuyer, l’argent vient souvent à lui manquer, si bien qu’il n’a pas les moyens de ses ambitions.
Arbitrer le conflit religieux naissant : le positionnement d’un huguenot royaliste. — Les circonstances de la conversion au protestantisme de Guy Chabot, déterminante pour comprendre son action politique à La Rochelle, méritent d’être explicitées. À cet égard, Louise de Pisseleu, épouse du gouverneur, joue un rôle primordial qui souligne celui des femmes dans l’adhésion de la noblesse aux idées nouvelles. S’il est difficile de juger de la sincérité de la démarche qui conduit à la conversion, celle du baron de Jarnac l’amène à prendre prudemment position en faveur de la liberté religieuse dans son gouvernement. Toutefois, ce dernier demeure avant tout un fidèle à toute épreuve de la monarchie, soucieux de maintenir ses administrés dans l’obéissance à la Couronne. Ce positionnement, loin de faire de Guy Chabot un précurseur d’une sorte de séparation de l’Église et de l’État, est en réalité guidé par une conception archaïque de la noblesse et de ses relations au souverain.
Chapitre IV
Forces et limites de la noblesse seconde : Guy Chabot, gouverneur de La Rochelle, face à la révolte de 1568
La révolte des Rochelais contre la monarchie, survenue le 9 janvier 1568, en pleine deuxième guerre de Religion, met le représentant de Charles IX dans une position inconfortable. Absent de son gouvernement lorsque le mouvement se déclenche, le baron de Jarnac se trouve dans l’incapacité physique de négocier avec les rebelles, qui refusent de le recevoir. Qui plus est, ce guerrier chevronné, démuni de toute force militaire, doit pourtant faire en sorte que l’Angleterre ne profite pas des circonstances pour organiser une offensive sur les côtes. Isolé, le gouverneur n’a donc d’autre choix que de recourir à l’écrit pour reconquérir La Rochelle.
La genèse d’une révolte urbaine contre le pouvoir royal. — Le soulèvement des Rochelais en 1568 résulte de la lente maturation de différents facteurs de mécontentement à l’égard de la Couronne depuis les années 1520 et la nomination de Charles Chabot comme gouverneur de l’Aunis. Le poids croissant de la fiscalité royale ainsi que la suppression brutale de la mairie élective par François Iᵉʳ ont laissé un souvenir amer aux habitants, que la clémence dont le roi a ensuite fait preuve n’est pas parvenue à effacer. D’autre part, malgré sa prudente réserve lors du premier conflit civil, la ville, notoirement protestante, a subi une violente occupation par les troupes du duc de Montpensier, soucieux de garder dans le giron monarchique cette place stratégique. Le baron de Jarnac est tenu responsable de la situation. Aussi, lors de leur passage dans la cité maritime, en 1565, Charles IX et Catherine de Médicis font leur possible pour désamorcer le conflit larvé entre le gouverneur et ses administrés, mais l’exaltation de la figure du souverain aux dépens des libertés municipales heurte vivement l’orgueil urbain. Enfin, la société rochelaise se trouve en proie à de profondes divisions qui contribuent à entretenir un climat délétère d’opposition au sein des élites municipales, mais également entre catholiques et protestants. L’accession à la mairie de François Pontard, calviniste et condéen partisan, donne alors l’occasion à ces multiples points de discorde de se cristalliser et à La Rochelle de basculer dans le camp des opposants à la monarchie.
Quand la plume devient la seule arme d’un militaire isolé. — Acculé par les circonstances de la prise d’armes rochelaise, Guy Chabot a recours à l’échange épistolaire afin de remplir la double mission qui est la sienne : éviter la propagation de l’insurrection au reste de la province et reprendre pied dans la capitale de son gouvernement. À cette fin, le baron de Jarnac mobilise son cercle de parents et d’alliés, qui mettent leurs forces à sa disposition. Son action se révèle cependant limitée, car il ne peut, en aucun cas, influer sur les finances royales pour soutenir son entreprise. Par ailleurs, par le biais de la correspondance, le gouverneur se livre à un difficile bras de fer avec la municipalité rochelaise. Le discours persuasif qu’il tient ne rencontre aucun écho, le corps de ville refusant purement et simplement de répondre à ses missives, comme de recevoir les émissaires qu’il choisit pour donner corps à l’échange qu’il souhaite nouer avec La Rochelle. La plume se trouve enfin mise à contribution afin de communiquer avec la Couronne, suivant une triple motivation : rappeler les services naguère rendus, se présenter comme l’acteur indispensable à la résolution de la crise rochelaise, obtenir un appui à la fois militaire, financier et symbolique.
Ces demandes mettent en lumière le manque criant d’autonomie et de crédibilité politique du baron de Jarnac, contraint d’obtenir le soutien de la monarchie dans chacune de ses démarches. C’est là le signe d’un échec de Guy Chabot dans sa vocation de noble second.
Le difficile retour à la paix ou les limites du gouvernement épistolaire. — Le dénouement de la crise rochelaise souligne encore les insuffisances du gouvernement à distance que le baron de Jarnac tente de pratiquer. Ce sont finalement l’essoufflement naturel de la mutinerie ainsi que la conclusion d’une paix nationale, grâce à la signature de l’édit de Longjumeau, qui favorisent le règlement du conflit, opéré à l’insu du gouverneur. L’acceptation de l’édit de pacification s’effectue avec lenteur à La Rochelle, où la place du représentant de la monarchie et les équilibres locaux doivent être redéfinis. Guy Chabot parvient à faire son entrée dans la cité maritime le 20 mai, mais force est pour lui de constater que son influence y est totalement perdue : l’élection du maire lui échappe, ses protégés sont évincés des places qu’ils occupent et son projet visant à doter La Rochelle d’une citadelle destinée à manifester le pouvoir du roi est rejeté.
Au sortir de la crise de 1568, l’absence de fondement de la position de Guy Chabot comme relais du pouvoir monarchique est donc patent. La vacuité de son autorité, maintenue en vie par la correspondance mais devenue pure fiction, éclate au grand jour.
Conclusion
Enfant des guerres d’Italie dont il connaît les derniers feux, Guy Chabot mène le parcours exemplaire d’un représentant de la noblesse seconde de son temps. Guerrier et courtisan, il a d’abord à cœur de mettre son épée au service du vainqueur de Marignan, bienfaiteur de ses pères, puis de son successeur, Henri II. L’année 1559, qui voit la mort du second Valois, marque aussi sa nomination à la tête du gouvernement de La Rochelle et de l’Aunis, couronnement d’une carrière militaire déjà bien remplie.
Or, le basculement du royaume dans les guerres de Religion lui impose d’engager non plus son bras mais sa crédibilité politique et sociale, en servant les intérêts de François II puis de Charles IX dans une province appelée à devenir le bastion du protestantisme jusqu’au début du xviie siècle. Pris de court par ces circonstances exceptionnelles qui le dépassent de loin, Guy Chabot échoue dans sa double mission : incarner la souveraineté royale et assurer la fidélité de la province placée sous son autorité.
Condamné par l’historiographie comme un traître à ses convictions religieuses ou comme un représentant incompétent de la Couronne, relégué par les historiens au rang de personnage anecdotique sinon falot, le baron de Jarnac incarne en réalité une génération désireuse de servir son roi mais prisonnière d’une vision passéiste de l’État et de ses relations à la noblesse et, dès lors, incapable de s’insérer dans le champ des guerres de Religion, qui voit la naissance d’une culture politique et nobiliaire inédite.
Deuxième partie
La correspondance de Guy Chabot de Jarnac (1559-1572) : édition critique
Cette seconde partie est consacrée à l’édition complète de la correspondance du gouverneur de La Rochelle, de son investiture à sa révocation. Les quelque 350 lettres réunies proviennent de différents fonds d’archives, à commencer par les volumes II et IV de la correspondance Chabot de Jarnac, conservés en mains privées. Les missives issues des volumes I et III, aujourd’hui dispersées, ont pu être retrouvées dans les fonds de la Bibliothèque municipale de La Rochelle, des Archives départementales de la Charente-Maritime, des Archives municipales de La Rochelle ou encore de la Bibliothèque de Genève et du Musée historique de la Réformation. Dans le cas où les dépêches mises en vente n’ont pu être acquises par les collections publiques, l’édition fait figurer les extraits qui en ont été publiés dans les catalogues rédigés par les libraires. Apparaissent aussi les lettres exploitées et mentionnées par les auteurs du xviie siècle, qui avaient à leur disposition les papiers de famille des Chabot ainsi que les archives de la municipalité rochelaise. Enfin, un aperçu du versant actif de la correspondance, certes incomplet, peut être proposé grâce aux collections des Bibliothèques nationales de France et de Russie, mais également grâce aux fonds d’autres institutions abritant une ou deux lettres isolées.
Les règles d’édition appliquées suivent les recommandations formulées à l’égard des textes médiévaux, ordinairement suivies pour les documents du xvie siècle. La langue des rédacteurs, en particulier, n’a pas été modernisée.
Enfin, les lettres sont éditées de manière chronologique et croisée. Chacune, découpée si nécessaire en différents paragraphes, se trouve numérotée et précédée d’un en-tête précisant les noms de l’émetteur et du destinataire, la date et le lieu de rédaction, du tableau de la tradition ainsi que d’un sommaire analytique.
Pièces justificatives
Lettres de jeunesse de Guy Chabot. — Instructions transmises à ses émissaires. — Documents législatifs signés par le gouverneur. — Requêtes et plaintes présentées par le gouverneur à la monarchie et par l’Église réformée de La Rochelle à Guy Chabot. — Inventaires militaires. — Délibérations du corps de ville rochelais. — Mémoires de la cour.
Annexes
Généalogies des Chabot, des Chabot de Jarnac, des Chabot de Brion et des SaintGelais. —Tableau chronologique de la correspondance active et passive de Guy Chabot entre 1559 et 1572. — Cartes de La Rochelle au xvie siècle et des possessions foncières de Guy Chabot. — Liste des maires de La Rochelle entre 1559 et 1572. — Chronologie de la révolte de La Rochelle en 1568. — Dictionnaire biographique. — Index des noms de personnes et des noms de lieu.