
Présentation
Une idée reçue, plus chargée de préjugés que de vérité, voudrait que les campagnes n’aient guère eu d’histoire, traversant immobiles la succession des âges, indifférentes aux événements et aux idées des bourgeois des villes ou à celles des nobles dans leurs châteaux. Si l’historien se démarque des jugements de l’âge classique, il lui faut, au contraire, reconnaître une intelligence paysanne, douée d’opinions et d’une conscience politique capable de violence.
Pour envisager la part qu’aurait pu prendre la violence dans la vie des gens des campagnes, ce livre réunit les contributions de plusieurs historiens qui envisagent des périodes très différentes, du xvie au xixe siècle. Ainsi sont étudiés particulièrement les faits et gestes de villageois dans des régions d’élevage comme les causses du Quercy, de médiocre polyculture comme la Bretagne, de plaines céréalières comme la Beauce ou des riches bourgades d’Île-de-France qui fournissaient les marchés parisiens. En somme, un tableau vaste et diversifié des attitudes et réactions apaisées ou brutales des paysans pendant leurs travaux de la vie quotidienne, en face des malheurs des temps et enfin lors des jours relativement rares d’indignation collective.
Né en Bordelais près de La Réole en 1936, Yves-Marie Bercé fut élève de l’École nationale des chartes de 1956 à 1959 puis membre de l’École française de Rome…