La bibliographie

Qu’est-ce que la bibliographie ?

En France, la bibliographie est généralement assimilée à une liste structurée de références, présentant le terreau dont se nourrit un cours ou une recherche. La bibliographie apparaît alors comme un produit, le résultat d’un processus de repérage. Mais le terme désigne aussi la discipline qui s’attache à la production de ces listes, exigeant un patient travail de dépouillement dans les bibliographies, les catalogues, les revues et des Mélanges, etc. Générale ou spécialisée, universelle ou nationale, exhaustive ou sélective, rétrospective ou courante, la bibliographie est, dans sa réalité plurielle, perçue comme « une technique d’orientation du lecteur dans la production imprimée ». 

Elle peut avoir deux dépassements. D’une part, en tant que « science des documents écrits », la bibliographie a été concurrencée à partir des années 1950 par la « recherche documentaire ». Cette tendance à effacer le livre (biblion) ne peut qu’être renforcée aujourd’hui par la révolution de l’infosphère. D’autre part, le terme peut être aussi entendu dans le sens à la fois plus restreint et plus large de « science des livres », lequel reste actif dans l’anglais bibliography. Le bibliographe ne se contente pas de collecter des titres ou d’analyser les textes : c’est aussi un expert « dont la tâche est d’appliquer sa connaissance de l’histoire de l’imprimerie et des techniques connexes à l’étude des livres, d’en établir l’authenticité, d’en préciser la date et le lieu d’impression, d’examiner enfin tous les détails permettant de faire la lumière sur les origines matérielles d’un ouvrage » (L.-N. Malclès) : cette expertise, souvent nommée en français « bibliographie matérielle », relève de l’« archéologie du livre » (voir « histoire du livre ») et fait partie des compétences éminemment utiles aux catalogueurs.