François Ploton-Nicollet, qui succède à Pascale Bourgain à la chaire d’Histoire et tradition manuscrite des textes littéraires de l'École, donne son cours inaugural intitulé « Le souverain, la mère indigne et le fils désavoué : origine antique et destin médiéval d’un Jugement du Prince ».

Lundi 2 novembre 2015

  • 65, rue de Richelieu, Paris 2e
  • 17h

Renié par sa mère, un jeune homme en appelle à la justice du Prince ; celui-ci décide de les marier pour contraindre la femme à reconnaître qu’elle a menti. Pour autant qu’on puisse en juger, la première attestation de cette anecdote sous cette forme se trouve chez Suétone, dans la Vie de Claude. Ce passage n’ayant probablement aucun fondement historique, il est tentant d’en rechercher la source dans la littérature de l’Antiquité. On s’attachera aussi à retracer, en aval, la diffusion que connut cette histoire sous le Bas-Empire, dans l’Islam médiéval et jusque dans le XVIIe siècle français.

La circulation de cette histoire à travers des époques, des civilisations et des genres littéraires variés en fait un cas d’école qui rappelle au philologue la nécessité de franchir les frontières linguistiques. Mais une diffusion en grande partie souterraine comme peut l’être celle-ci amène aussi à formuler des hypothèses sur les maillons manquants de la chaîne de transmission, ce qui permettra d’insister sur le rôle de vecteur que la littérature grecque a joué à cet égard entre Orient et Occident depuis l’Antiquité jusqu’à la fin du Moyen Âge.

 

Discours de Jean-Michel Leniaud prononcé lors du cours inaugural de François Ploton-Nicollet

 

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