Marianne Bastid-Bruguière, membre du conseil scientifique de l’École des chartes et membre de l'Institut (Académie des sciences morales et politiques), donne une conférence intitulée « L'impératrice Cixi et la Chine moderne », dans le cadre du cycle « Les grandes voix ».

Lundi 21 mars 2016

  • 65, rue de Richelieu, Paris 2e (salle Léopold-Delisle)
  • 17h-19h

De 1861 à sa mort en 1908, Cixi, impératrice douairière, a exercé 47 ans le pouvoir suprême à la tête de la Chine. Pendant un quart de siècle, guerre civile, insurrections et répression font 50 millions de morts et ravagent de vastes régions. Les défaites militaires face aux puissances occidentales et au Japon livrent l’empire à la rapacité étrangère.

Les tentatives de redressement se heurtent à une résistance active parmi toutes les catégories de la population. Dès 1911, une révolution républicaine renverse la dynastie mandchoue des Qing et le régime bimillénaire de la monarchie impériale. Quel rôle joua Cixi dans ces événements ? Tout au long de sa vie, et presque sans répit après sa mort, ont couru sur elle de multiples fables populaires et savantes, en Chine comme à l’étranger. Honnie ou encensée, cette femme toute puissante dans un univers entièrement dominé par les hommes, enveloppée par le mystère de la Cité Interdite, a excité les imaginations. Depuis une quinzaine d’années, sous l’effet conjugué des révisions de l’histoire chinoise et des études de genre, Cixi devient une pionnière du pouvoir féminin, championne de la libération moderne de la femme, créatrice d’une refondation de la puissance chinoise. Les sources historiques montrent pourtant que le pouvoir de Cixi s’est constitué plus lentement que ne le croient ses biographes et que ses mérites ne sont guère ceux qu’ils lui prêtent.

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