• Université : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris)

Résumé

L’étude explore comment l’État royal français institue au cœur de son dispositif de pouvoirs des structures spécialisées dans le maniement, la projection et la réception de l’écrit politique pour éteindre les troubles des guerres de Religion, gagner des positions politiques face aux corps et aux communautés, armer stratégiquement, politiquement et théoriquement les luttes et les contacts militaires et cérémoniels à l’échelle européenne. Les acteurs de ces structures nouvelles, secrétaires d’État et secrétaires, contribuent à forger dans ce contexte de crise politique d’une exceptionnelle intensité une nouvelle gouvernementalité qui prépare et annonce l’avènement de la monarchie administrative et des pré-bureaucraties du second XVIIe siècle. Cœur de l’État, matrice du vouloir royal, les secrétaires mobilisent leurs compétences professionnelles au service du souverain. Leur position fonctionnelle dans l’État croît jusqu’à en faire la pointe avancée d’une société politique en intense recomposition. Ils forment alors une société administrative aux codes, usages et pratiques parentes à ceux de leurs homologues européens, espagnols et anglais, au gré de la progressive internationalisation des guerres de Religion. Le concept heuristique de république européenne des bureaux pose à nouveaux frais les problèmes des circulations transnationales des savoirs administratifs et des transferts de modèles de gouvernement. L’attention redoublée à la matérialité du travail des bureaux à l’échelle européenne confère à l’étude la dimension d’histoire culturelle de l’État, ouverte et potentielle, centrée sur les jeux d’acteurs, d’échelles, la résolution des conflits, la collaboration et les liens au sein des réseaux d’information.

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