Max Jacob et Daniel Henry Kahnweiler : une collaboration féconde

Le marchand d’art Daniel Henry Kahnweiler fut le premier éditeur de Max Jacob, publiant en 1911 Saint Matorel, illustré par Pablo Picasso. Il fera paraître par la suite plusieurs textes du poète, deux avant la guerre de 1914, puis deux autres au début des années 1920, accompagnés d’illustrations réalisées pour la plupart par des artistes déjà reconnus à l’époque, tels qu’André Derain ou Juan Gris. Kahnweiler joua ainsi un rôle clé dans la reconnaissance de Max Jacob, comme ce fut le cas également pour Guillaume Apollinaire. Max Jacob, de son côté, apporta un soutien précieux au marchand – issu d’une famille allemande et juive – lors de son retour en France en 1920, après son « exil » en Suisse pendant la Grande Guerre. Bientôt abandonné par la plupart de ses premiers artistes – de Pablo Picasso à Maurice de Vlaminck –, Kahnweiler put compter sur Max Jacob et sur ses relations pour reconstituer sa galerie et relancer ses activités éditoriales. Il fut ainsi en mesure de redevenir, durant l’entre-deux-guerres, un éditeur d’ouvrages qui feront date dans l’histoire du livre illustré. Cette communication se propose d’évoquer cette collaboration féconde entre un poète et un marchand-éditeur, à travers l’exploration des différents cycles de ses publications.