Décès d’Élisabeth Rabut (prom. 1971)

« Née à Paris le 12 novembre 1947, Élisabeth Rabut est diplômée de l’École des chartes en 1971, avec une thèse portant sur le collège parisien des Cholets, fondé à la fin du xiii^e siècle. Elle débute la même année une carrière tout entière consacrée aux archives.

La première partie de sa carrière professionnelle s’articule autour d’une zone géographique, la région Rhône-Alpes, et d’une thématique, l’outre-mer. D’abord conservatrice aux Archives départementales de l’Isère (1971), elle rejoint ensuite la section outre-mer des Archives nationales, sise rue Oudinot (1975), avant de prendre la direction des Archives départementales de la Haute-Savoie (1983) puis du centre des archives d’outre-mer, actuelles Archives nationales d’outre mer (1991).

De cette période, on retiendra tout particulièrement son attachement très vif au département de la Haute-Savoie. Dans ses fonctions de directrice des Archives départementales, elle a activement participé aux manifestations organisées à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française et monté de grandes expositions qui ont fait date, comme celle sur l’émigration savoyarde (Les Savoyards dans le monde). Elle a également contribué à la sauvegarde et à l’étude de la collection de Paul Payot sur la montagne, aujourd’hui fleuron des collections du département, milité en faveur de la collecte d’archives d’entreprises (notamment celles de la manufacture de coton d’Annecy), et s’est attachée à faire connaître, par des conférences et des publications, le rôle scientifique et culturel des Archives départementales, et plus généralement l’importance de la protection et de la conservation du patrimoine. Toute sa vie, elle restera attaché à ce département et montrera un intérêt fidèle pour la vie du service, dont elle prenait encore récemment des nouvelles. Elle donna également, en 1991, une introduction au tome IV de la Correspondance de Jeanne de Chantal, dont la dépouille repose à Annecy, attirant l’attention sur la sensibilité à la fois féminine et maternelle dont ces lettres sont le témoignage.

Au centre des archives d’outre-mer, on lui doit la réussite de l’extension du bâtiment dans sa partie dédiée aux publics (accueil, salle de lecture…) et les débuts de l’informatisation. S’appuyant en partie sur les archives dont elle avait eu la charge à la section outre-mer des Archives nationales, entre-temps déménagées à Aix-en-Provence, elle avait également publié, quelques années avant de prendre ses fonctions, un ouvrage, consacré à Brazza : Brazza, commissaire général : le Congo français, 1886-1897 (Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 1989).

En 1996, Élisabeth Rabut entame la seconde partie de sa carrière, celle d’inspectrice. Nommée à l’Inspection générale des archives, elle devient chef de ce service en 2004, avant qu’il ne soit fondu dans l’Inspection générale des patrimoines un an avant son départ à la retraite, en 2011. Dans ces fonctions, elle siège comme personnalité qualifiée en matière d’archives à la Commission d’accès aux documents administratifs, de 2009 à 2011.

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Élisabeth Rabut était chevalier de la Légion d’honneur (2002) et officier des Arts et Lettres (1996). »

Françoise Banat-Berger, cheffe du Service interministériel des Archives de France