Histoire du livre

Le livre en tant qu’objet a connu de multiples avatars : tablette d’argile, volumen, codex manuscrit puis imprimé, livre numérique… L’histoire du livre s’intéresse donc d’abord à l’objet-livre, aux conditions techniques de sa fabrication et à sa forme matérielle d’une part (étudiées par la codicologie pour le codex manuscrit et par la bibliographie matérielle ou archéologie du livre pour l’imprimé), à sa diffusion et sa conservation d’autre part (histoire des bibliothèques). L’étendue des domaines couverts par l’histoire du livre peut conduire à la rapprocher de la bibliography au sens large (voir « bibliographie »).

La perspective a été à la fois élargie et resserrée par Lucien Febvre et Henri-Jean Martin dans L’apparition du livre (1958), dont on fait l’ouvrage fondateur de « l’histoire du livre à la française ». En intégrant pleinement l’histoire du livre imprimé à l’histoire sociale et économique, en encourageant l’étude de ses usages et appropriations, ils ont aussi transformé le statut du livre, étudié en tant que medium, en le réarticulant à l’histoire littéraire (questions du texte, de l’auteur, du lecteur) et à l’histoire culturelle (histoire de l’édition, histoire des bibliothèques, histoire de la lecture). L’histoire du livre mobilise donc, de façon transversale, des compétences en bibliographie, littérature, histoire, histoire de l’art, et ses outils peuvent être réinvestis dans une histoire des médias et des industries culturelles. 

L’intitulé « histoire du livre » substitue alors le livre, objet complexe, aux anciennes « histoires de l’imprimerie ». S’il encourage l’histoire-problème chère à Lucien Febvre, cet intitulé a l’inconvénient de marginaliser les autres imprimés, parfois qualifiés de « non-livres ». La réhabilitation des éphémères comme objet d’étude a permis un renouvellement fécond des recherches sur « le monde de l’imprimé ».

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