Le centre Jean-Mabillon est partenaire du colloque international « Les représentations du livre aux époques carolingienne et ottonienne », organisé par Charlotte Denoël (BnF / centre Jean-Mabillon), Anne-Orange Poilpré (Université Paris I / HiCSA) et Sumi Shimahara (Paris Sorbonne / centre Roland-Mousnier).

Jeudi 15 octobre 2015 - Samedi 17 octobre 2015

  • INHA et Sorbonne (Paris)
  • 9h-18h

Le livre prend, avec la renaissance culturelle carolingienne, une place majeure dans la société du IXe siècle qui perdure dans le monde ottonien. Sa production est suffisamment abondante pour que près de 8000 manuscrits de cette époque nous soient parvenus, et le soin apporté à la qualité de leur confection est remarquable. Les manuscrits, précieux ou non, corrigés, glosés, comparés, échangés, servent à l’action, politique ou judiciaire, à la spiritualité, à la réforme religieuse, au développement de l’« humanisme » carolingien. Dans la société et la culture chrétiennes, l’objet-livre revêt un caractère précieux et somptuaire, comme en témoignent sa place de choix au sein des trésors d’église et sa haute valeur monétaire. Il est l’incarnation à la fois de l’autorité sacrée, du pouvoir et du savoir ; investi d’une forte charge symbolique, il peut aussi être source de conflits et victime de destructions. Polymorphe, il intervient dans de multiples situations et se trouve au coeur des relations entre protagonistes : il peut être tour à tour exhibé sous l’aspect d’un rouleau, d’un codex ouvert ou fermé, mangé, foulé aux pieds, dissimulé, utilisé pour prêter des serments…

Études et notices de catalogues se multiplient pour mieux cerner l’histoire de chacun de ces objets manuscrits et de leur contenu. Reste à savoir la manière dont les carolingiens se représentent le livre, en images et en mots : loin d’être seulement matériel, le livre est aussi un objet imaginaire et imaginé. L’articulation entre sa valeur socio-culturelle et sa valeur « iconique » gagnerait à être précisée. L’enquête collective envisagée ici cherchera à dépasser la dimension archétypale du livre pour cerner, à travers une approche pluridisciplinaire combinant l’histoire sociale, culturelle et artistique, la spécificité des représentations carolingiennes et ottoniennes du livre. À la fois contenant et contenu, objet et parole, le livre véhicule un message symbolique très fort. Dans les sources écrites et iconographiques, de quel(s) livre(s) est-il question (livre indéfini, livre de loi, Bible…) ? Quel(s) statut(s) les Carolingiens et les Ottoniens lui confèrent-ils, comment le décrivent-ils ? L’importance nouvelle accordée au livre à cette période infléchit-elle les traditions figuratives antérieures ? Quel est le rapport entre le livre et le Livre par excellence, la Bible ? Entre livres de loi, livres de science, et livre de la Loi, de la connaissance de Dieu ?

L’objectif du colloque est de faire dialoguer textes et images pour mieux comprendre les sens et les valeurs que l’on donne au livre, en tant qu’objet matériel et symbolique, aux époques carolingienne et ottonienne. Pour ce faire, on s’attachera à l’analyse de l’ensemble des sources disponibles : textes de diverses natures (lois, exégèse, liturgie, inventaires de bibliothèques…), enluminures des manuscrits, ivoires sculptés, arts monumentaux.

 

Programme du colloque « Les représentations du livre aux époques carolingienne et ottonienne »

 

 

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