Les doctorants de l'École (ED 188 et ED 472) et ceux de l'EPHE (ED 472) organisent une journée d'étude sur le thème « Restauration et remploi ».

Mercredi 24 mai 2017

  • École des chartes, au 65, rue de Richelieu, Paris 2e (salle Léopold-Delisle)
  • 09h30-18h

 

Programme de la journée 2017 des doctorants : « Restauration et remploi »

 

Présentation

Arnold Esch a proposé en 1998, dans un article consacré au reimpiego, de distinguer dans les objets archéologiques l’Überleben, la simple survie matérielle d’un objet, d’une ruine, et la Nachleben, véritable vie après la vie « par transformation continuée »[1] des vestiges du passé. Ces notions sont probablement importables – moyennant quelques adaptations – dans l’ensemble des disciplines historiques qui s’intéressent aux enjeux et aux formes de la mémoire : que ce soit l’histoire (politique, des idées, etc.), l’histoire de l’art et l’archéologie, ou la philologie et la littérature.

Dans la vie et la survie des objets, des documents, des idées, des œuvres du passé, on peut distinguer deux types d’intervention humaine. D’une part, l’homme a tenté, à plusieurs moments de son histoire, de retrouver et sauver les traces du passé qui subsistaient, que ce soit par des « fouilles archéologiques » ou par l’exploration d’archives, de manuscrits, de bibliothèques. Au sein de ces manœuvres de « sauvetage » des vestiges du passé, les opérations de restauration constituent un moment important et délicat, tant d’un point de vue technique que d’un point de vue déontologique. Il n’en reste pas moins que la restauration a participé, dans la majeure partie des cas, à la survie, l’Überleben des objets du passé. D’autre part, nombreuses sont les traces (matérielles ou textuelles) du passé qui ont trouvé une nouvelle vie (une Nachleben) au cours de leur voyage à travers le temps, notamment grâce à la pratique du remploi. Bon nombre d’édifices anciens ont pu servir de « carrière de pierres » aux époques ultérieures. Il ne manque pas dans les écrits historiographiques d’exemples d’intégration de matière plus ancienne (servant quelques fois à la réécriture de l’histoire). Enfin, on ne connaît pas de littérature qui ne soit faite de remplois (qu’il s’agisse de citations, de plagiats, de réécritures, etc.).

Au cours de cette journée d’étude, nous aimerions réunir des doctorants de domaines différents (archéologues, historiens de l’art, historiens, philologues, littéraires) autour d’une réflexion concernant ces deux pratiques, restauration et remploi, et les produits qu’elles ont pu engendrer jusqu’à nos jours.


[1] Esch Arnold, « Reimpiego dell’Antico nel Medioevo : la prospettiva dell’archeologo, la prospettiva dello storico », dans Ideologie e pratiche nel reimpiego nell’alto Medioevo. Atti della Settimana di studio del Centro italiano di studi sull’altt Medioevo (Spoleto, 16-21 aprile 1998), Spolète, coll. « Settimane di studio del Centro italiano di studi sull’alto Medioevo », 46 (1999), 2 vol., t. I., p. 77-78.

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