Il a toujours été possible de faire des recherches, dans les archives, sur la façon dont les hommes ont cherché à modifier leur environnement pour l'adapter à leurs besoins et en exploiter les richesses. Néanmoins, la quantité de documents disponibles et la précision des outils pertinents pour ces recherches ont considérablement augmenté ces dernières années. Non seulement les archives constituées par les administrations publiques entre les années 1970 et 1990, période de prise de conscience des enjeux écologiques incluant le développement durable, sont désormais largement accessibles, mais encore des portails et des salles des inventaires virtuels ont été créés pour faciliter l'orientation des chercheurs dans ces ressources plus abondantes. Pour autant, ces conditions en apparence plus favorables imposent une méthodologie rigoureuse, sous peine de sombrer sous la masse d'informations.
Que sont les archives ? En quoi peuvent-elles être utiles aux recherches sur l'environnement ? Qui les produit ? Quels sont les gisements à connaître, les outils à utiliser et les pièges à éviter ?
Pour ce qui concerne les archives du vivant, la prise de conscience généralisée de la sixième extinction du vivant en cours, souligne l’importance des actions de réintroduction, remplacement ou résurrection des espèces. Si les documents « traditionnels » sont conservés dans les archives, les bibliothèques ou les bases de données informatiques, les différentes sources de matériel génétique, se trouvent en revanche dans les archives du vivant, sous des formes très différentes. Ces archives, utilisées comme réserves génétiques, représentent un « fond d’assurance » face aux menaces d’extinction et une garantie du maintien des ressources alimentaires. Parmi les archives du vivant, les archives du droit, et en particulier du droit des animaux, représentent un champ de recherche immense mais largement inexploité. L’historien du droit avec ses méthodes, sa connaissance de sources spécifiques et l’exploitation qu’il en fait, a ainsi toute sa place au sein du réseau des sciences sociales versé dans l’analyse des questions environnementales passées et contemporaines.