• Disponible à l’École nationale des chartes - PSL

Résumé

Dans le scripteur se reconnaissent les professionnels de l'écriture, du moine copiste au clerc de chancellerie responsable d'une production en série, mais aussi bien ceux qui écrivent dans un cadre privé, et jusqu'au simple « écrivant » capable au moins d'une souscription autographe. Quelles sont les situations qui supposent, nécessitent ou permettent d'acquérir une certaine maîtrise de l'écrit ? Inversement, dans quelle mesure l'écriture détermine-t-elle la place et le rang de ceux qui la pratiquent ? Un champ aussi complexe qu'ancien est celui de l'écriture institutionnelle, des hommes qui écrivent au sein des structures d'autorité, chancelleries et administrations laïques ou ecclésiastiques, scriptoria cathédraux ou monastiques. Livres et chartes peuvent y être produits conjointement, souvent par les mêmes mains. L'étude paléographique et diplomatique fournit nombre d'éclairages indirects sur des scripteurs souvent anonymes. Peu à peu, on verra même se dessiner des individualités, des carrières, des réseaux. Le statut du scripteur, c'est aussi sa place dans une tradition entre ceux qui le précèdent et ceux qui le suivent, son rôle face aux textes ou aux méthodes qu'il reçoit et qu'il transmet : la copie ne saurait être un labeur passif. Instrument de pensée et d'action, l'écriture est adaptée en permanence aux besoins de ceux qui la pratiquent. Le statut du scripteur ne saurait être dissocié du statut de l'écrit. Les usages de l'écrit se multiplient surtout de manière spectaculaire à la fin du Moyen Âge pour les nécessités d'une gestion quotidienne toujours plus complexe. La gestion de l'écrit par l'écrit, enfin, déjà développée dans les archives et bibliothèques du Moyen Âge, deviendra plus sophistiquée que jamais pour faire face à l'explosion de l'imprimé. Les derniers siècles du Moyen Âge ont aussi vu naître des statuts nouveaux, ceux des copistes laïcs, des professionnels, travaillant dans un environnement urbain, pour les universités, les cours, les églises, les particuliers. Ces professionnels côtoient aussi des copistes occasionnels en nombre croissant, de l'étudiant au cordonnier, sans compter les hommes d'Église. Le colloque international tenu en 1998 dans l'ancienne abbaye de Cluny a abordé tous ces thèmes sous des angles multiples, de l'étude de cas à la synthèse régionale ou à la coupe diachronique. S'y croisent la paléographie et la codicologie, l'iconographie, l'analyse institutionnelle, l'histoire religieuse, celle des idées et des représentations, pour dessiner un long Moyen Age de l'écrit (jusqu'au xvie siècle avancé), dans une aire géographique qui englobe une grande partie de l'Europe.

  • Actes de colloques et de conférences
    Livre imprimé
    ISBN : 2-900791-35-9
    Publié à Paris en 2000
    388 pages
    École nationale des chartes
    Collection : Matériaux pour l’histoire (n°2)

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