Une carrière d’historien hors de l’université ? 

La carrière des docteurs en sciences humaines, et singulièrement dans les disciplines historiques, a considérablement évolué depuis la fin du XX^e siècle et ne se déploie plus exclusivement selon les règles qui ont longtemps régi le monde académique. Un atelier de formation à destination des diplômés en histoire (master, docteurs, post-doctorants) propose d’approfondir ces voies alternatives de l’expertise historienne.

Lieux ordinaires d’élaboration de la recherche scientifique en histoire, les établissements de conservation patrimoniale (archives, bibliothèques, musées) ont accueilli de plus en plus de projets de recherche en liaison avec des universités ou des laboratoires de recherche et sont devenus eux-mêmes des centres de recherche performants offrant de réelles possibilités de carrière pour des chercheurs en sciences humaines.

Ensuite, le développement de la recherche sur programme, structurée par des agences nationales, transnationales ou européennes, a bouleversé le paysage des offres d’emplois dans le monde de la science. Né dans les milieux des sciences physiques et de la nature, ce nouvel objet institutionnel constitue un environnement désormais usuel pour les jeunes docteurs et leurs institutions de rattachement et offre également des perspectives de carrière professionnelles, temporaires ou pérennes.

Les historiens formés à l’université enfin sont susceptibles de devenir à leur tour des médiateurs utiles et experts dans la construction combinée de ces nouvelles expériences scientifiques menées en partenariat interne (académiques) ou externe (établissements patrimoniaux, monde de l’édition, conseil à la puissance publique, etc.).

• Klaus-Peter Oschema, directeur de l’Institut historique allemand : allocution de bienvenue
• Olivier Poncet (École nationale des chartes - PSL – EHESS, ANR GRACEFUL17), au nom des organisateurs : éléments d’introduction

• Thierry Pardé (Bibliothèque nationale de France)
• Olivier Poncet (École nationale des chartes - PSL – École des hautes études en sciences sociales, ANR GRACEFUL17)
• Sophie Vandepontseele (Bibliothèque royale de Belgique, KBR)

• Bertrand Marceau (Université de Reims, ANR GRACEFUL17)
• Éléonore Muhidine (Agence nationale de la recherche)
• Ute Schneider (Université de Duisbourg-Essen)

• Sebastian Kubon (Université Ludwigs-Maximilian de Munich) : You can take the researcher out of the university, but you can't take the university out of the researcher! Perspectives on life after a PhD from a German point of view.

• Albane Cogné (École française de Rome, ANR GRACEFUL17)
• Frédérique Hamm (Archives nationales, Paris)
• Marie Laperdrix (Responsable Histoire, Société et Prospectives du Groupe BNP Paribas)

• Pierre Monnet (École des hautes études en sciences sociales)
• Elsa Marguin-Hamon (École nationale des chartes - PSL)
• Bruno Boute (post-doctorant à l’université de Francfort, ANR GRACEFUL17)

Le projet ANR-DFG GRACEFUL17 (2023-2026) est dédié à l’exploration du gouvernement par la grâce à l’époque moderne à travers l’exemple de la Daterie apostolique au XVII^e siècle. Il s’agit, au travers notamment de la constitution originale d’une base de données dédiée, d’exploiter les riches archives de cet organe essentiel de la dispense pontificale conservées aux archives du Vatican et de les mettre en relation avec la documentation conservée dans les archives des pouvoirs ecclésiastiques ou administratifs de diverses régions d’Europe afin de s’interroger sur la manière dont la gouvernance centrale s’articule avec les dynamiques locales. Le projet est conduit par l’université de Francfort (Prof. Birgit Emich) et par l’École nationale des chartes (Prof. Olivier Poncet) et associe l’École française de Rome, l’Institut historique allemand de Rome et l’université de Reims.

Outre les actions spécifiquement scientifiques liées au projet – base de données, ouvrage synthétique, manuel, rencontres scientifiques et séminaires –, l’équipe GRACEFUL17, qui compte trois doctorants chargés d’explorer trois cas d’espèce nationaux (Allemagne, Espagne, France), a souhaité inscrire dans ses objectifs diverses actions de formation destinées à l’apprentissage des enjeux des humanités numériques, à une meilleure connaissance du paysage institutionnel de la Curie romaine et à la découverte de la complexe notion de gouvernement par la grâce du point de vue historique, sociologique ou anthropologique. L’atelier de formation doctorale des 11 et 12 décembre 2025 vise à approfondir les différentes modalités de construction d’un parcours de chercheur en sciences humaines en dehors des institutions académiques ordinaires (CNRS, universités, etc.), partout où, en Allemagne, en France et de manière générale dans l’Union européenne, les docteurs en sciences humaines peuvent apporter leur expertise et leur connaissance des enjeux scientifiques et de conservation.