• Revue : Frontière·s : revue d’archéologie, histoire et histoire de l’art
  • Pages : 83-92

Résumé

Cet article voudrait questionner la part de la science historique, qui a construit l’objet « commune de Marseille » d’une manière particulière, dans la production et la diffusion d’un imaginaire médiévalisant aujourd’hui au cœur de l’identité politique de la gauche marseillaise. Elle est notamment illustrée par Une histoire universelle de Marseille, cet ouvrage de vulgarisation et de réflexion historiques d’Alèssi dell’Umbria qui, dans une tradition marxiste, propose la généalogie des systèmes de domination qui ont accablé la cité phocéenne, et des formes de résistance qui s’y sont manifestées à partir précisément de l’expérience communale. Fruit d’un héritage historiographique déjà orienté politiquement dès le xviie siècle, l’appellation de commune fut (et reste encore) cantonnée à la période d’indépendance du régime politique auquel elle est associée (1212‑1262) et n’a guère fait depuis l’objet d’une réflexion critique sur ses soubassements idéologiques et ses implications scientifiques. Cet article est l’occasion d’enquêter sur la genèse de l’objet « commune de Marseille », sa tradition dans la science historique et la position dans les champs scientifique et politique des historiens qui l’ont étudié, et ce pour tenter de comprendre la coloration particulière donnée aujourd’hui au passé médiéval de Marseille par des acteurs politiques de gauche.

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