Le roi et le déshonneur des familles

À la fin de l’Ancien Régime, les familles recourent au roi afin d’obtenir la détention « pour correction » de l’un des leurs. L’usage familial de la lettre de cachet se développe parmi les bonnes familles dans les provinces et même parmi le peuple à Paris. L’exemple comtois montre que l’incarcération est conçue comme un moyen commode de couper court aux agissements d’un individu qui pourraient causer le déshonneur de sa famille et de mettre fin à des conflits profonds. Jeanne-Marie Jandeaux s’inscrit dans la lignée des travaux d’Arlette Farge et de Michel Foucault sur les lettres de cachet de famille parisiennes et l’intervention de l’État royal dans les affaires familiales. La richesse des archives de l’intendance de Franche-Comté permet de reconstituer la procédure, marquée par la mobilisation de l’administration royale, depuis son sommet à Versailles jusqu’au subdélégué sur le terrain, et de découvrir un quotidien familial éprouvant et le destin douloureux d’individus sacrifiés sur l’autel de l’honneur et des intérêts supérieurs de la famille.

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