
École des chartes, 65, rue de Richelieu, Paris 2e (salle Delisle)
Dès l’Antiquité et le haut Moyen Âge, les pouvoirs pratiquent des formes de communication à distance, dont témoigne par exemple, ab origine, la diplomatique pontificale, privilèges et bulles étant envoyés au loin. Cet usage de l’écrit permet à la fois un contrôle des pouvoirs subordonnés et délégués, et l’exercice d’une domination puis d’un gouvernement à vaste échelle. Elle s’accompagne également d’une gestion croissante de la distance temporelle sous la forme d’abord de la conservation documentaire, puis, à partir du Moyen Âge central, de la formation d’un ethos et de techniques de gestion archivistique de la ressource écrite. Il s’agira ici de mettre précisément l’accent sur la manière dont l’écrit s’adapte à la distance et dont cette dernière, en retour, transforme l’écrit.
Programme
- 9h : accueil
- 9h15 : introduction
- 9h30 : Harmony Dewez (Université de Poitiers, CESCM), « Le vin parisien des moines de Canterbury : histoire d’une correspondance administrative (fin XIIIe-XIVe siècle) »
- 10h15 : Amable Sablon du Corail (Archives nationales), « Ay besoing de homme qui face pour moy comme si je y estoie» (Louis XI, 1466). Se faire obéir dans le royaume de France à la fin du XVe siècle »
- 11h-11h45 : discussion et pause
- 11h45 : Sabina Pavone (Università di Macerata), « Entre procureurs et visiteurs : les réseaux de correspondance de la Compagnie de Jésus dans l’espace missionnaire »
- 12h30-13h : discussion et pause
- 14h30 : Charlotte de Castelnau (Université de Paris, ICT), « L’administration de la foi à une échelle tricontinentale : le procès pour bigamie de l’esclave Pascoa Vieira, Brésil, Portugal, Angola, 1693-1703 »
- 15h15-16h : Émilie Roffidal (CNRS/Framespa), « Administrer les arts à distance. La correspondance de l’Académie de peinture et de sculpture de Marseille au XVIIIe siècle »
- 16h -17h : discussion et table ronde conclusive
Intervenant
Archiviste paléographe et agrégé d’histoire (2000), Olivier Canteaut a consacré son doctorat à l’étude des mécanismes décisionnels à la cour royale française au début du XIVe siècle et à l’analyse, notamment par le recours à la prosopographie, des élites qui…