Sylvio De Franceschi, archiviste paléographe (prom. 1999), directeur d’études à la Vᵉ section de l’École pratique des hautes études (Sciences religieuses) et chargé des cours de néo-latin à l'École, publie Morales du Carême. Essai sur les doctrines du jeûne et de l’abstinence dans le catholicisme latin (xviie-xixe siècle), Paris, Beauchesne, 2018, 568 p. (coll. Théologie historique, 126).

Quatrième de couverture : « L’orthopraxie catholique en matière de jeûne se fonde sur le respect de trois règles : un seul repas complet par vingt-quatre heures, auquel on a ajouté, à partir du xiiie siècle, une légère collation vespérale ; l’abstinence des viandes et des laitages ; l’heure imposée pour l’unique réfection quotidienne, soit la mi-journée. Cadre disciplinaire général que nombre de théologiens se sont efforcés d’assouplir pour rendre les contraintes du Carême plus supportables. Dès lors s’est développée une ample casuistique dont les interrogations ont pu surprendre. S’il est vrai que les liquides ne rompent pas le jeûne, est-il permis en Carême de boire entre les repas du café, du chocolat, de la bière, de l’eau-de-vie, ou de manger de la pastèque ? Si les poissons sont incontestablement des aliments maigres, qu’en est-il des oiseaux aquatiques, des canards, des poules d’eau, des flamants, des crocodiles, des reptiles ou, au Brésil, du caïman yacare ? Entre les tenants de la rigueur et les partisans de l’indulgence, l’opposition a été telle que le magistère romain a dû réagir : entre 1741 et 1745, le pape Benoît XIV publie trois encycliques pour tenter de raffermir une discipline du Carême dont les observances tendaient à se relâcher. En dépit du geste pontifical, la pratique quadragésimale apparaît très fortement affaiblie à la mi-xixe siècle. Avec l’effacement du respect du précepte du jeûne ecclésiastique se donne à voir la sortie du catholicisme de l’ordre pénitentiel qui a longtemps été le sien ».

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