Diplomatique

La diplomatique est étroitement liée au droit et à l’écriture de l’histoire. Elle s’intéresse traditionnellement aux documents écrits qui consignent des actions ou des faits auxquels ils confèrent une valeur juridique. La diplomatique (du grec diploma, [document] plié en deux, brevet militaire) concentre son attention sur les actes achevés, officiels, envisagés dans leur forme, leur tradition (liens entre l’original et les autres états de transmission du texte) et leur genèse (étapes de création d’un document). Elle en fait la critique pour déterminer leur authenticité et, pour ce faire, analyse leurs éléments constitutifs (support, langue, discours, modes de datation et de validation). Elle utilise les ressources d’autres sciences fondamentales, comme la paléographie, la philologie, l’histoire du droit, la sigillographie ou l’archivistique. Parmi les objectifs de cet examen minutieux figurent la vérification du caractère digne de confiance de l’acte, l’établissement de la date du document considéré et son édition afin de le rendre accessible aux historiens.

Le renouvellement du questionnaire diplomatique accompagne l’élargissement des curiosités des historiens, de l’histoire sociale à l’histoire culturelle, et des besoins des archivistes, voire des spécialistes de criminalistique. La discipline s’est ouverte aux documents comptables et financiers, aux périodes postérieures au Moyen Âge, à tous les témoins de l’issue archivistique des actes officiels et à tous les supports (audiovisuels, numériques) présentant les mêmes attentes que les actes écrits en terme d’authenticité. Depuis peu, elle recourt de manière croissante à des outils informatiques et des corpus numériques de textes et d’images pour enrichir son champ d’étude et ses méthodes.