L’ekphrasis dans la «Viennis» de Ioannes Damascenus (1717)

Pour la littérature polonaise néo-latine des XVIIe et XVIIIe siècles, les événements de 1683 ont constitué un moment central : le roi de Pologne s’est précipité au secours de l’empereur et a sauvé l’ensemble de l’Europe chrétienne de l’invasion turque – c’est du moins le récit qu’en ont fait de nombreux auteurs polonais de l’époque.

Le piariste Jan Kaliński (Ioannes Damascenus), qui était prédicateur de la cour et recteur du collège piariste de Dąbrowica, est l’un d’entre eux. Son œuvre épique majeure, la Viennis (Varsovie, 1717), narre le deuxième siège de Vienne par les Turcs en 1683.

Comme tant d’épopées néo-latines, elle comporte une ekphrasis. La particularité de celle-ci est de ne pas décrire une œuvre d’art plastique, comme un relief ou une tapisserie, mais un livre qui captive longuement le héros du poème, le roi polonais Jean III Sobieski, héros de la guerre contre les Turcs : à la fin du chant IV, Sobieski s’arrête au château de Juliusburg et se voit présenter par son hôte un livre dont il est dit : codex iste [...] cuncta docebit. Le roi en lit quatre livres entiers pendant toute une nuit, et ce n’est qu’au début du neuvième livre qu’il laisse tomber sa lecture et retourne à sa tâche. La conférence portera sur la place de cette ekphrasis dans l’ensemble de l’œuvre, et tout particulièrement sur la signification que peut avoir le fait que le déclencheur en soit un livre, et non une œuvre d’art.

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