
Musée des Arts et Métiers, 60, rue Réaumur, Paris 3e (amphi Abbé-Grégoire)
Entrée libre et gratuite
Cette journée d’étude s’attachera à l’œuvre de Maurice Daumas, chimiste, historien et professeur, grand promoteur de la culture scientifique et technique, conservateur de musée engagé dans la sauvegarde et la préservation du patrimoine scientifique, technique et industriel. Il fut également, dans sa jeunesse, un militant syndicaliste et collaborateur au périodique Combat d’Albert Camus (1913-1960).
Chimiste de formation, attentif à la transmission des connaissances, Maurice Daumas publie en 1941 un ouvrage de synthèse, dans la collection Que sais-je ? (dont il est l’un des fondateurs), sur le thème porteur des « matières plastiques ». Il se tourne, au même moment, vers l’histoire des sciences et publie en 1955 un ouvrage très remarqué sur Lavoisier, théoricien et expérimentateur. Ce titre résume à lui seul les deux pivots de la pensée et de l’œuvre de Daumas : la théorie et l’expérience, l’une n’allant jamais sans l’autre.
Son intérêt pour les instruments scientifiques, objets d’une thèse de doctorat (1952) sous la direction de Gaston Bachelard (1884-1962), le conduit à aborder l’histoire des techniques, dont il devient, en France, l’un des pionniers avec Bertrand Gille (1920-1980). Il mettra en œuvre les recommandations de Lucien Febvre (1878-1956) qui, en 1935, lance un appel pour la création d’une nouvelle branche d’histoire : l’histoire des techniques. Daumas crée le concept de « complexe technique » (ou complexe technologique) - Bertrand Gilles y répondra par celui de « système technique » -, et place la « technologie », à la croisée des sciences et des techniques. Il interroge les notions d’invention, d’innovation, d’empirisme, de progrès, de changements, ruptures et révolutions techniques et/ou industrielles… Il publie nombre d’articles et d’ouvrages de référence, assure la direction des deux monumentales Histoire générale des techniques et Histoire générale des sciences. La publication posthume, en 1991, de son ouvrage Le cheval de César ou le mythe des révolutions techniques condense des années de recherche et fait office de testament.